Lac Inlé

Pendant 2 jours, nous troquons la voiture pour le bateau. Si les rues sont bruyantes du fait des motos pétaradantes, le chenal et le lac ne le sont pas moins du fait des nombreuses pirogues motorisées.

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Nous avons la chance de pouvoir nous rendre au plus gros marché du lac qui se tient à Nam Pan, sur la rive sud-est, tous les 5 jours en fonction de calendrier lunaire. Le lendemain étant jour de pleine lune, aucun marché nulle part.

Le roulis de la pirogue se traduit parfois sur mes photos… les montagnes se perdent dans le brumes matinales.

Sur le trajet, pêcheurs traditionnels inthas, maisons isolées sur l’eau, ramasseurs de fourrage dans l’eau, jardins flottants, villages lacustres:

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Il va y avoir du monde sur le marché:

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Les bambous ont été amenés tôt avec des chars à boeufs:

 

De tout et des femmes Pa-Ho venues de la montagne, reconnaissables à leurs coiffures très chamarrées ressemblant à des serviettes éponges…

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Et même un coiffeur et un dentiste (je n’ai pas osé pendre la photo alors que la patiente avait la bouche ouverte… ):

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Atelier de tissage utilisant des fibres de lotus (plus cher que la soie), de la soie et du coton:

    

Seuls sont utilisés des colorants végétaux (bois de teck, manguier, gingembre, tamarin…):

 

Peu de fleurs de lotus dans le jardin en cette saison:

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Ateliers de forgerons à Seinkaung :

Le feu est attisé par un souffleur assis en hauteur qui actionne des tiges de bambous coulissant dans des tuyaux métalliques (l’étanchéité étant assurée à l’aide de plumes de volaille) pourvus d’une sortie d’air. A partir de métaux de récupération issus de carcasses de voitures, le forgeron fabrique couteaux, sabres, coupe-coupe, ciseaux, râpeuses de noix de coco, gongs…

  

Direction la fabrique de pirogues, qui produit des pirogues en teck (« très chères » nous dit Soe : environ 5000 dollars).

 

et la fabrique de cheroot Minshwesint où les femmes roulent les cigares à la main:   

En remontant un peu la rive ouest du lac,

 

nous parvenons à la Phaung-Daw U pagoda, la plus vénérée du pays shan:

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Un grand hangar abrite la barge royale qui, au mois d’octobre,lors de la grande fête des Inthas, transporte 4 des 5  bouddhas de la pagode de village en village.

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Alors que le bateau avait sombré en 1965, l’un des 5 bouddhas n’avait pas été retrouvé mais est mystérieusement réapparu dans la pagode. Depuis on ne touche plus à ce bouddha. Les fidèles ont tellement collé de feuilles d’or sur ces bouddhas qu’on ne voit plus que des boules dorées superposées.

 

Nous reprenons la pirogue pour In Dein, en franchissant de petits barrages sur le chenal destinés à réguler le niveau de l’eau.

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Une courte marche nous amène à In Dein: maisons traditionnelles, immense passage couvert bordés d’étals de souvenirs et entouré d’une forêt de stupas du XVIIème, pagode Shwe Inn Tein.

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C’est sûr, il y a de quoi se mettre sous la dent!

Retour sur le chenal:

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Une vendeuse de souvenirs s’approche de nous en pirogue à rame tandis que j’explique à Soe pourquoi je refuse d’aller voir les femmes girafes que l’on expose ici.

Nous optons plutôt pour un atelier d’orfèvrerie où l’on fabrique toutes sortes d’objet en argent:

    

Jardins flottants et monastère de Nga Phe Chaung :

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A bientôt. Bises

De Kalaw à Nyaungshwe

Une petite étape doit nous conduire au lac Inlé via Pindaya, à une cinquantaine de km au nord de Kalaw, en pays da-nu.

La région est très fertile (maïs, blé, pommes de terre, choux…). Ici on conditionne du gingembre (les sacs jaunes sont destinés à l’exportation).

 

Pindaya est un lieu de pèlerinage et de méditation pour les bouddhistes. Shwe U Min, située en position dominante (à 1200 m environ)

est l’une des plus belles grottes d’Asie du Sud-Est. A l’entrée, une araignée et un archer rappellent la légende des 7 fées : un prince charmant délivra les 7 fées qui étaient prisonnières de la grotte à cause d’une toile d’araignée géante, et épousa l’une d’elles.

Elle compte plus de 8000 bouddhas. Après la grotte principale et son stupa central du XIIème siècle, on entre dans un véritable labyrinthe où on se perd dans des culs-de-sac.

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Un petite salle de méditation n’est accessible qu’à genoux.

En sortant admirer le paysage, nous voyons passer une procession en contre-bas, qui va du monastère à la pagode. En effet c’est jour de festival  (à noter quelques habits traditionnels palaungs : jupe noire, haut rouge).

La route descendant au festival passe devant une fabrique d’ombrelles. Nous décidons de nous instruire sur la technique de fabrication des ombrelles en papier. Avec l’écorce d’un arbre comme celui-ci, que l’on laisse tremper 3 semaines dans l’eau, on obtient une pâte que l’on travaille avec un maillet puis que l’on étale sur un cadre dans l’eau. On dispose ensuite des décoration de fleurs et feuilles naturelles. on ressort délicatement le cadre de l’eau et on le met à sécher. Le bambou est utilisé pour le manche.

       

Les abat-jour sont également en papier, les parasols sont eux en coton.

 

Dans la grande kermesse où l’on trouve de tout:

       

Un saut au marché pendant le repas de Soe:

        

Le long de la route, plantations de tabac, travaux des champs, brûlis, labourage des rizières avant nouvelle plantation.

     

Nous approchons:

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Pas de courant à notre arrivée à l’hôtel et donc pas de connexion.

Pagode et marché sont tout proches: allons y jeter un oeil.

   

Un des nombreux gangs de chiens (à cette heure ils viennent de se réveiller pour la nuit):

Egalement, nombreux restaurants: on va pouvoir manger italien pour changer!

Bises

 

 

Kalaw

Allez, assez prélassés dans la voiture de Soe : au programme environ 6 heures de marche en faisant une boucle passant par des villages palaungs dans la montagne. Nous sommes guidés par Kali, une petite étudiante actuellement en stage chez Total. Nos petits sacs à dos sont sans commune mesure avec ce que porte cette femme en corvée d’eau.

Avocatiers, arbres à balais, mandariniers, manguiers, culture de jasmin, plantations de thé vert, amandiers, fraisiers… et beaux paysages de montagne.

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Kali nous prépare un petit repas chez l’habitant dans un village palaung.  Les murs sont couverts de  photos de costumes traditionnels, car, contrairement à ce que dit mon guide, les palaungs ne les portent que lors des cérémonies.

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Dans ce village, pas d’école mais un monastère. Il en est de même dans le village suivant.

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Du thé vert sèche devant une maison en bambou :

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Le linge sèche sur les haies.

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Un abri pour les offrandes d’eau au bouddha :

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La fraîcheur du matin (14°) a cédé la place à une chaleur torride.

   

A notre retour, petit arrêt à l’une des 3 pagodes de Kalaw:

   

qui se trouve à l’intérieur d’un camp militaire. Certains ont laissé leurs armes pour prendre la pioche et cultiver leurs choux.

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Ce soir, après une lessive qui s’impose, le courage manque pour sortir manger…

Bises

 

De Taungoo à Kalaw

« Petit »-déjeuner gargantuesque inclus… comportant en particulier de nombreux fruits dont certains viennent d’être décrochés des arbres devant nous avec un filet au bout d’une longue perche:

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Soe est ponctuel en vue d’une longue étape vers Kalaw plus au nord.

Travaux dans les rizières :

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Des chars à bœufs rentrant le foin du riz empruntent aussi l’autoroute :

Soe a prévu de nous arrêter dans un autre camp de 19 éléphants. Il faut pour cela que nous prenions un petit passage dans le terre-plein central de l’autoroute pour pouvoir tourner à gauche. Soe l’a manqué. Qu’à cela ne tienne, il y a peu de circulation et un grand bas-côté, il fait demi-tour et prend la voie à contre-sens…

Nous arrivons à bon port  par une courte piste. Certains éléphants sont en forêt et d’autres sont au travail (8 heures par jour avec des jours de congé), à savoir amuser et promener les touristes car leur argent est nécessaire à leur nourriture, au salaire de leur soigneur… Wuiniuneing, un jeune éléphant de 7 ans, nous fait faire un petit tour dans un bois de jeunes tecks et un petit village.

     

Eléphant ramasseur de casquette qui serait utile à Antoine:

Cet éléphanteau de 2 mois 1/2 tétant sa maman est trop mignon, n’est-ce pas les enfants?

Nous retraversons l’autoroute qui s’avère « soporifiquement » rectiligne. Après la bifurcation pour Kalaw, la route devient beaucoup plus sinueuse et est en cours d’élargissement et de réfection. Une épaisse fumée noire s’échappe des bidons de goudron dont on fait brûler le fond.

Des alignées de poteaux nus témoignent d’une électrification prochaine. Ici la région est plus sêche : on cultive du coton, des haricots et du tamarin.

  

Plus loin, nous doublons 2 éléphants qui vont prendre leur bain et leur nourriture en forêt.

De beaux paysages de moyenne montagne mais malheureusement les lointains sont très embrumés.

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Lors d’un arrêt pour refroidir le moteur, un Birman est fier de nous présenter son coq de combat.

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Fort heureusement, bien qu’il y ait du monde dans l’hôtel, nous pouvons bénéficier d’une nuit supplémentaire. Vue depuis le balcon de notre chambre:

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Nous passons devant la pagode Aung Chan Thar en cherchant un restaurant qui n’existe plus.

Bon, ce sera chinois. En vue de la marche de demain, un copieux plat de chicken noddles pour l’un, de fish rice pour l’autre (avec thé à volonté, salade et sortes de chips apéritif, soupe et dessert) pour moins de 4 euros à 2. Je crois qu’on a vraiment battu des records !

Bises

De Hyaik-Hti-Yo à Taungoo

Nous avons dû faire un petit changement de programme. Nous souhaitions voir les éléphants bûcherons travaillant dans la forêt à Taungoo, mais depuis peu le gouvernement a stoppé l’exploitation des forêts de teck (ce qui est sans doute une bonne chose) et les éléphants ont été mis à la retraite dans des camps où les touristes peuvent se rendre moyennant un droit d’accès. Nous   stoppons dans l’un d’eux mais ils ont déjà pris leur bain et nous nous bornons à leur donner un peu de canne à sucre, des bananes et de la pastèque. Du fait du trafic de l’ivoire, de nombreux éléphanteaux sont orphelins, d’où ici la présence d’un orphelinat d’éléphants âgés de 1 an et quelques mois venant de l’ensemble du Myanmar.

       Ils en veulent encore!

 

Pas de blague, je n’ai pas mes chaussures de sécurité.

La route est assez monotone. Nous voyons au loin à l’ouest les montagnes boisées où l’exploitation du teck a été interrompue.

Notre hôtel, où nous ne restons donc qu’une nuit, est  très coquet et dans le style local, comme un grand chalet tout en teck vernis au milieu des arbres, à l’orée de Taungoo, petite ville très animée aux nombreuses échoppes, qui bénéficie d’un lac et de 2 pagodes.

 

Dans la Shwesandaw pagoda (XVIème siecle), nous rencontrons un étudiant en civilisation anglaise à l’université de Taungoo.

 

Dans la seconde pagode, un Birman nous a fait comprendre avec des gestes impératifs qu’il fallait faire le tour de cette statue (superstition?):

    

Soe nous explique qu’il pratique la méditation dans un séminaire 15 jours par an : 10 heures de méditation par jour, pas de nourriture au-delà de midi. Il a acquis une grande force de concentration, tout comme les moines, et au bout de 50 minutes en moyenne son esprit est libre et peut voyager dans l’espace et le temps, son corps flotte. Tout semble se passer par le nez. Quelquefois la réintégration semble difficile… Lorsque l’on est novice, il convient de procéder progressivement, la position de méditation étant perçue comme difficile à maintenir.

A défaut de méditer, nous allons tenter de passer une bonne nuit, sous une moustiquaire qui semble en très bon état dans cette zone impaludée. Toutefois la sérénité du crépuscule sur la terrasse est brusquement interrompue par une troupe bruyante et chamarrée fêtant le nouvel an chinois.

   

Bises

Kyaik-Hti-Yo

Aujourd’hui, nous prenons la route vers Kyaik-Hti-Yo et le Rocher d’Or : route très encombrée : 2 et 3 roues dans les villages et surtout cars et convoi militaire jusqu’à la bifurcation où nous quittons la route de Yangon. Chacun double n’importe comment et qui plus est avec des volants à droite alors que la conduite est également à droite depuis que le général Ne Win, sur les conseils de son astrologue, a décidé que la droite lui était plus favorable, rompant ainsi avec l’héritage britannique. Arrêts réguliers pour payer les taxes routières (pour gouvernement, région, réseau routier). Des eucalyptus, des cocotiers et de jeunes plantations d’hévéas.

Nous avons choisi de réserver un hôtel à Kinmon d’où partent les camions-bus qui seuls sont habilités à emprunter la route conduisant au sommet. Nous sommes une cinquantaine entassés à 6 par banc et secoués par une route pentue et sinueuse, avec la certitude que nous allons finir par verser…

J’avais l’impression que nous étions des cochons que l’on conduisait à l’abattoir. Ce traitement n’a pas du tout convenu à une petite Birmane, ce dont Hein a fait les frais ! Nous optons pour prendre la télécabine à mi-parcours, qui pour l’instant ne part pas du bas (un projet japonais le prévoit) : c’est plus cher mais plus calme et on peut apprécier la vue.

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L’accès à ce saint du saint pour les bouddhistes est précédé de nombreuses échoppes de souvenirs, offrandes et nourriture pour les Birmans qui passent la nuit sur place.

Ici les Thaï viennent vénérer un protecteur :

Et voilà la traditionnelle photo attendue :

  Hein nous explique que des scientifiques anglais ont fait passer un bambou sous le rocher de part en part et qu’il serait donc en lévitation.

Seuls les hommes ont le droit de s’en approcher pour coller des feuilles d’or.

    

Nous nous dépêchons de redescendre pour prendre le dernier camion. Des hommes et des femmes portent des hottes lourdement chargées de bagages, d’autres des branrds amenant des personnes âgées ou handicapées.

 

Dans l’attente du départ, nous observons de jeunes Birmans jouant au chinlon. La balle mesure 11 cm de diamètre et est en rotin tressé. Elle ne doit pas tomber au sol sous peine de pénalité et elle doit être maintenue en l’air le plus longtemps possible  avec une partie de la jambe ou du pied. Il faut sauter haut et être souple pour smasher le pied au-dessus de la tête ! Le fait de smasher avec la tête n’est par contre pas dans les règles du chinlon traditionnel. Hein est adepte et a participé à de nombreuses compétitions.

A bientôt si vous le voulez bien.Bises.

Mawlamyaïne

Mawlamyaïne a été colonisée par les anglais en 1824. C’était alors un grand port fluvial et maritime exportant riz et teck. Les anciennes maisons coloniales sont pour la plupart assez décrépies. Outre les multiples pagodes situées essentiellement sur la colline, on y trouve également 2 églises, 2 mosquées, un marché de jour et un marché de nuit. 80% des Birmans sont bouddhistes, puis viennent les Chrétiens, les Indous et les Musulmans.

        

 A une vingtaine de kilomètres au sud de Mawlamyaïne, le Bouddha Win Sein est le plus grand bouddha couché du monde : presque 200 mètres de long et 40 mètres de haut. 500 statues de moines bordent le chemin d’accès. On pénètre à l’intérieur par la nuque : 8 étages, 190 pièces où bien sûr est représentée la vie de Siddharta. Un second Bouddha qui devrait atteindre 200 mètres est en cours de réalisation.

  

Non loin, dans une forêt se trouve un vaste centre de méditation : Pa-Auk monastery. Il est fréquenté par nombre de Birmans mais aussi d’étrangers, novices ou aguerris. Les moines logent dans de petites maisons de bois. J’ai été surprise que l’un d’eux m’adresse la parole alors qu’Antoine et Hein m’avaient devancée, à moi pauvre femme impure, qui commettrait une grave faute si par inadvertance je touchais un moine… ! Peut-être la conséquence de ma légère courbette de respect ? Les moines consacrent 2 fois 2 heures le matin et 4 heures d’affilée l’après-midi à la méditation.

  

Après une pause destinée à nous épargner les plus fortes chaleurs, mais qui nous a en fait évité d’essuyer un forte et soudaine pluie, nous gagnons la colline des pagodes qui domine la down-town et le fleuve.

 La U Khanti pagoda abrite le protecteur de la cité.

 

La Bamboo Thread Buddha Image possède un Bouddha en bambou, œuvre d’ un artiste shan.

Kyaung Seindon Mibaya  monastery:

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Taung Pauk monastery :

   

Nous prolongeons notre visite à la Kyaikthanlan pagoda.

 

Je tente une courte méditation dans l’un des temples : position inconfortable au bout d’un moment, et j’ai plutôt l’impression de faire le vide dans ma tête (ce qui à mon avis n’est plus très difficile maintenant, l’âge aidant…) que de me concentrer.

Après avoir profité du coucher de soleil,

nous gagnons le marché de nuit :

   

Une jeune vendeuse aux joues enduites de thanakha, comme de nombreuses femmes et même de jeunes hommes, est ravie de se faire prendre en photo. En frottant des buchettes de cet arbre sur une pierre, est obtenue une pâte rafraichissante étalée sur le visage afin de se protéger du soleil et d’éviter la transpiration. Mais cette tradition a pris un caractère esthétique.

Choisissez votre menu.

Bises

 

De Hpa-An à Mawlamyaïne

Voici la rue de notre hôtel et des nonnes portant les récipients où elles vont quémander leur nourriture:

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Nous nous dirigeons maintenant vers Mawlamyaïne avec multiples arrêts sur le trajet.

Par une courte piste, nous gagnons la Kaw Ka Taung cave :

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Au pied du mont Zwe Ga Bin (723 mètres), le Lumbini Garden est en fait un jardin de 1100 bouddhas assis, tous en robe dorées:

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Des Môns en habits traditionnels se rendent à un mariage.

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Nous avons particulièrement apprécié la sérénité du monastère de Kyaik-Ka-Lat avec ses stupas dont l’un au sommet d’un curieux piton rocheux :

  

Than Soe sous un manguier:

Quelques champs de haricots dans une zone plus sèche peu propice au riz:

Puis nous parvenons à la Saddan cave, la grotte la plus longue de la région: des bouddhas couchés, des stalactites, des chauves-souris et une succession de salles.

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Nous débouchons sur un lac où des barques à fond plat nous emmènent parmi les canards, puis sous la montagne.

   

Nous terminons par une balade dans un paysage de rizières et de reliefs karstiques:

 Le U Na Auk monastery, de la fin du XIXème, est vraiment un lieu à ne pas manquer. Si l’on ne peut pénétrer dans la salle d’ordination, les extérieurs ainsi que l’intérieur de la pagode Dipinkara, son plafond à caissons rouge foncé, ses frises en bois relatant la vie du prince Siddharta (futur Bouddha) sculptés dans un seul tronc d’arbre sont remarquables.

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Un Birman sur le parvis présente un sac de feuilles de bétel trempées dans la chaux. Un arbre à bétel se trouve aussi dans l’enceinte.

Un groupe de musiciens, à côté d’une char représentant un éléphant décoré, jouent en vue d’une procession.

La pagode Hna Kyeik Shit Su est un peu plus ancienne mais tout aussi magnifique.

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Mawlamyaïne, capitale de l’état Môn, est située à l’embouchure de la rivière Thanlwin, issue d’un bras du Mékong, qui se prélasse en enserrant quelques îles avant de se jeter dans la mer d’Andaman. Elle est dominée par une ligne de collines ponctuée de pagodes et monastères où nous nous rendrons demain

Antoine fait honneur au repas pris sur une terrasse au bord de la rivière.

Bonne nuit… Bises.

Hpa-An

Mingala ba

Nous sommes vraiment de petits joueurs : nous ne nous sommes pas levés à temps pour aller voir la longue procession silencieuse du millier de moines du monastère de Kha Khat Wain Kyaung se rendant à la pagode à 5h30 du matin. Il s’agit d’un des plus grands monastères d’éducation. Nous sommes arrivés à l’heure des sermons (pas de photos autorisées), avons parcouru la longue allée bordée de colonnes dorées (également une statue d’Aung San).

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S’il est toujours impératif d’être pieds nus, nous avons croisé une moto et un 4×4 dans cette galerie!

On commençait déjà à s’affairer dans les cuisines.

 

Nous prenons ensuite la route de Hpan-An direction sud-est.

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Des nonnes:

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Un paysage de rizières tout plat, puis un peu plus boisé et vallonné. Je demande à Than Soe de nous arrêter dans un village. Au bord de la route, du matériel de construction et des vendeurs de fauteuils et de lits en bambou:

   

Maisons traditionnelles:

   

Des jeunes jouent au billard.

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Des femmes préparent le repas pour les hommes qui travaillent à une nouvelle construction.

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Dans une formation karstique, bénéficiant d’une source chaude, la Bayin Nyi cave est peuplée de nombreux bouddhas et de nombreux singes.

Il fallait s’y attendre, l’un d’eux s’est prestement emparé du sachet de chips d’Antoine : il ne s’agissait pas de faire mine de le lui reprendre car il montrait des dents  acérées…

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Voici la victime tenant encore son précieux paquet
Voici le coupable avant son forfait

Vue depuis la grotte

La grotte de Kaw-Gone est remarquable, également dans une colline karstique : alignées de Bouddha, tablettes votives en terre cuite :

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Ces 3 stèles sont gravées d’inscriptions en môn ancien incomplètement déchiffrées. Elle date de l’origine du site (VIIème siècle):

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Dans le sud dans la région de Yangon, on fait 3 récoltes de riz par an (contre une seule dans le nord, où l’on cultive par contre également d’autres légumes)

La Yathei Pyan cave est immense avec toujours une multitude de statues du Bouddha du XIIIème au XVIIème siècle :

Un stupa éclairé par un œil percé très haut dans la roche se trouve à l’endroit où Yathei Pyan a envoyé son pouvoir dans les cieux.

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Au prix de quelques douleurs plantaires, nous persévérons jusqu’au fond de la grotte d’où l’on a une vue magnifique sur les environs.

 

Ce soir, mauvaise surprise : impossible d’entrer dans mon blog en tant qu’administrateur (cause arrêt intempestif… ?).

Bises

Bago

Courte promenade by night,

mais malheureusement aussi courte nuit de sommeil (nous n’avons pas encore pris le rythme).

Le lendemain, nous affrontons des embouteillages pour quitter Yangon par la route du nord. Nous côtoyons un moment un transport de moinillons.

Une vendeuse de bétel louvoie entre les voitures.

Nous prenons au passage Hein (le fils de Than Soe : prononcez R dans la gorge-a-i-n), qui a décidé de nous accompagner encore un peu. Après le Musée des Pierres précieuses, normalement ouvert tous les jours de la semaine, mais que nous trouvons fermé, nous faisons un arrêt à la Kabar Aye pagoda (« pagode du monde en paix », allez-y en masse pour les offrandes!). Construite en 1952 (belle  année n’est-pas?),  elle possède, comme toutes les pagodes, 4 accès aux 4 points cardinaux et un moine ou un vigile veille à l’entrée du site que personne ne pénètre avec chaussures ou chaussettes par respect pour le Bouddha. Si l’on use peu nos chaussures, on passe beaucoup de lingettes… Après une longue galerie d’échoppes et d’artisans,

nous parvenons au stupa que nous contournons toujours dans le sens des aiguilles d’une montre.

l’intérieur est décoré de nombreux miroirs à facettes et des différentes représentations du Bouddha selon les pays.

En son coeur se trouve le plus grand bouddha en argent du Myanmar et des urnes contenant les cendres des 2 premiers disciples du Bouddha.

Notre route passe à proximité du cimetière militaire de Taukkyan qui abrite 6000 tombes et un mémorial en souvenir des soldats britanniques morts en luttant contre les Japonais.

Peu avant Bago, la Kyak Pun Pagoda compte 4 bouddhas assis face aux 4 accès, d’une hauteur de 20 m, différemment reconstitués (en briques), les originaux ayant été détruits par des tremblements de terre. L’un d’entre eux se serait écroulé peu après que l’une des 4 soeurs qui avaient contribué à sa construction ait rompu son voeu de célibat.

Bago est en état Môn dont elle fut la capitale jusqu’en 1551. Les Môns d’origine austro-asiatique sont très minoritaires mais bien intégrés parmi les Birmans.

La Shwethalyaung pagoda abrite un souriant bouddha couché de 55 mètres de long (le 3éme pour sa taille en Birmanie), datant du Xème siècle mais qui a dû être bien restauré à plusieurs reprises. Son oreiller est un amas de coffres, ouvragés et couverts de mosaïques de verres, ses pieds portent également les 108 préceptes.

Le Kanbawzathadi palace, construit au XVIème siècle par le roi Bayint Naung, avait été détruit par un incendie. Des fouilles l’ont redécouvert en 1990, et l’extérieur a été reconstruit. L’intérieur de la salle d’audience abrite seulement les restes des anciens  piliers en teck, une copie du trône et une maquette du char royal.

Les appartements royaux sont à l’entrée du site :

Quelques images champêtres en périphérie de la ville (quel contraste!)

en allant à la Snake pagoda.

Le Python, réincarnation de Saw Na Wai (une femme gardienne du monastère), gardé en permanence par un moine, attire de nombreuses offrandes. On est en train de nettoyer son bassin, qui lui permet de s’immerger pendant la saison chaude.

Nous pensions visiter la fabrique de cheroots Kyat Su toute proche mais n’y avons pas été autorisés…

La Shwemawdaw pagoda culmine à 114 mètres et, si elle n’a pas la même valeur en or et pierres précieuses que la Shwedagon pagoda, elle abrite 2 cheveux et une dent du Bouddha! Elle a dû être restaurée car sa partie haute (en briques simplement juxtaposées) s’était écroulée.

Un alignement de pierres où sont gravés les préceptes du Bouddha :

Après un petit détour au marché pour acheter quelques clémentines et une casquette pour Antoine (où a-t-il égaré la précédente?),

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nous apprécions la douche de fin de journée dans un hôtel très sympa.

Bises

Yangon

Notre voyage jusqu’à Yangon avec escales à Istanbul et à Bangkok a été seulement marqué par l’annonce « Y a-t-il un médecin dans l’avion? » Et il n’y en avait qu’un seul… Heureusement ce n’était pas un cas désespéré! Than Soe et son fils nous attendaient à l’aéroport en longy et chemise impeccable et nous ont conduits directement à notre hôtel dans la downtown. Nous y avons pris un repas devant un grand écran, où un boxeur thaï se faisait méchamment démolir par son adversaire. Du fait du décalage horaire, nous n’avons guère plus dormi que dans l’avion.

Le matin, nous sommes restés dans ce quartier animé où se côtoient hauts immeubles et anciennes maisons coloniales et où nous avons visité la Sule pagoda.

     

Poursuivant vers le sud,

nous sommes parvenus au fleuve Yangon

 

que nous avons longé

jusqu’à la Botataung pagoda, rare pagode à stupa creux, qui a été partiellement détruite par un bombardement de la Royal Air Force, lequel à permis de mettre à jour une urne contenant une précieuse relique du Bouddha (un cheveu) que l’on vient vénérer:

Toute une cohorte de laveurs assurait la propreté des lieux, ce qui a valu à Antoine de faire une chute par glissade à l’arrière sur le carrelage (que je n’ai pu immortaliser).

Puis, cela ne surprendra personne, nous nous sommes perdus en voulant trouver un marché en fait fermé le dimanche…

L’après-midi, Than Soe notre chauffeur et son fils (qui est guide) nous ont proposé de nous prendre gracieusement en charge, direction le National Museum : 4 étages avec présentation de la calligraphie (toute en rondeurs), impressionnant trône du dernier roi de Birmanie (Thibaw Min), diverses maquettes dont celle du palais royal de Mandalay avant sa destruction par un incendie,  vestiges préhistoriques, arts populaires, costumes et objets traditionnels (photos interdites)…

La Chauzkhtakyi pagoda où se trouve un des plus beaux resting Bouddha de Birmanie et le deuxième en taille (70 m de long). Ses pieds portent les 108 préceptes de mondes inanimé, animé et conditionné.

Dans la Ngar Htat Gyi pagoda, un Bouddah assis de 14 m de haut est en position de la prise de la terre à témoin. Il chasserait ainsi les démons et les ogresses.

Ici est représenté un traveller Bouddha (je pense que c’est celui que nous devrions particulièrement vénérer):

Arbre de la Bodhi issu du fruit de celui sous lequel Bouddha était entré en méditation, ramené de l’Inde :

Site sacré entre tous depuis 2500 ans, sur la colline Singuttara, la grandiose Shwedangon pagoda avec son stupa central de 98 mètres entouré d’une forêt de stupas et de bâtiments pour la prière et les offrandes est absolument spectaculaire. Son bulbe est recouvert de plus de 700 kg d’or. A son sommet, l’ombrelle offerte par Midon comporte 1400 clochettes d’or et d’argent, la girouette compte 2400 pierres précieuses, et un globe en or en compte 4000 dont un énorme diamant. La Birmanie est particulièrement riche en toutes sortes de métaux et pierres précieuses : rubis, émeraudes, diamants, saphirs, jade pour ne pas les citer toutes, mais ne comptez pas trop sur un tel souvenir… Si des rois ont fait des dons prestigieux, les Birmans offrent également en moyenne 30% de leur maigres revenus mensuels.

C’est là que , le 26/08/1988, peu après la violente répression du 08/08/1988, Aung San Suu Kyi de retour au pays prononça son célèbre discours devant le portrait de son père, le Bogyorke assassiné 40 ans plus tôt, artisan de l’indépendance.

Dans le stupa des huit jours (la semaine birmane compte 8 jours et pour s’aligner sur notre calendrier, il ont subdivisé le mercredi en 2), les bouddhistes arrosent l’animal correspondant à chacun des jours : pour ma part, étant née un mardi, il s’agit du lion, mais pour Antoine né un mercredi, on ne sait pas s’il s’agit de l’éléphant avec défenses (matin) ou de l’éléphant sans défenses (après-midi).

Les Birmans font des offrandes et des prières soit pour leur bonheur actuel soit pour leur vie dans l’au-delà. Dans le bouddhisme Theravada pratiqué ici, pas de moulins à prières comme au Ladakh mais des cloches et des gongs à faire sonner.

Cloche de Singu  (16 tonnes):

Ici le plus gros gong de Birmanie;

Là un Bouddha tout en jade:

Nous avons fini l’après-midi au Yangon Bar, d’où l’on découvre une vue remarquable sur la ville:

Bises. A bientôt.

Sur le départ

Les sacs sont bouclés et nous sommes un peu dans l’excitation du départ (dans quelques heures…). Quelques appréhensions : aurons-nous des problèmes pour changer nos euros ? Je n’ai pu obtenir des billets neufs ni d’ailleurs des dollars en grosses coupures et il semble que les Birmans soient extrêmement pointilleux voire paranoïaques sur ce sujet. Encore un ou deux questionnements: intérêt d’emporter un aspivenin,..(nombreux serpents)? Petite remise dans le bain pour l’anglais. Par souci de facilité, cheveux raccourcis de 20 cm (un peu moins toutefois pour Antoine). Dernier mail à Than Soe qui doit nous récupérer à l’aérodrome de Yangon le 17 au soir. Première escale à Istanbul, deuxième à Bangkok.  Ni la Turquie (où les responsables d’AI viennent d’être arrêtés) ni la Birmanie (où les exactions -terme qui me paraît bien faible en fait- semblent s’être amplifiées depuis que j’avais commencé à organiser ce voyage) ne sont des modèles en ce qui concerne les droits de l’homme, mais je ferai taire ma conscience et serai lâchement prudente dans mes propos et mes écrits…

Merci à Raph de s’occuper une fois encore de la maison et des plantes et de nous conduire à la gare.

A bientôt si vous le voulez bien. Bises.

Préparatifs

Nous projetions de nous rendre dans 5 pays de la péninsule indochinoise pour un périple de 3 mois, mais avons révisé nos ambitions à la baisse : ce sera Myanmar et Vietnam pendant 2 mois. Je pensais m’être inquiétée de l’organisation de ce voyage très en amont mais bien m’en a pris : plus de 6 mois avant notre départ, certains des hôtels que j’avais sélectionnés affichaient déjà complets (beaucoup de touristes chinois semble-t-il à cette période) et les vols les plus directs mentionnaient un nombre restreint de places restantes.

L’ancienne dénomination de Myanmar, reprise par la junte militaire en 1989, était refusée par les dissidents mais est de plus en plus utilisée depuis la récente démocratisation. Nous resterons sagement hors zones rouges ou oranges d’affrontements ethniques ou de narcotrafics. Ainsi nous avons mis à regret une croix sur le site de Mrauk-U, ancienne capitale du royaume du Rakhine. Contrairement à ce que l’on pense habituellement, la capitale de la Birmanie n’est pas Yangon mais Naypyidaw, élue ainsi du jour au lendemain en novembre 2005. Yangon reste toutefois la véritable capitale économique et le siège des ambassades. Nous ferons un circuit  très classique et serons accompagnés par un chauffeur-guide trouvé sur un forum.

Le Vietnam, dont on dit qu’il a la forme d’un dragon, s’étend sur 1600 km du nord au sud. Nous atterrirons à Ho Chi Minh Ville et le parcourrons du sud au nord en bus et train. Nous avons également prévu de faire appel à une agence locale pour approcher les ethnies du nord, où nous serons amenés à être hébergés chez l’habitant. Nous avions prévu d’éviter la période de mousson mais avons dû retarder notre voyage d’1 mois et inverser le sens de notre périple afin d’optimiser nos chances d’éviter les brumes des montagnes du nord.

Nous avons ajouté à nos précédentes vaccinations (hépatites, typhoïde, rage…) celle contre l’encéphalite japonaise. Il convient par ailleurs de limiter les risques de paludisme et surtout de dengue, qui devient un vrai fléau en particulier dans ces zones, notre âge et mon traitement pouvant être des facteurs de risque en cas de forme grave hémorragique. Nous allons donc emporter une moustiquaire dôme et des vêtements couvrants imprégnés de répulsif ainsi qu’une réserve suffisante de répulsif cutané, de façon à nous protéger au maximum de jour (contre l’Aedes) comme de nuit (contre l’Anophèle). Par contre nous renonçons à un traitement prophylactique vis-à-vis du palu. Paradoxalement, ces mesures de prévention inquiètent Antoine… qui finit pourtant par se rallier à mon « Qui m’aime me suive »!